Le carillon nivellois |
Les cloches de Nivelles dans l'histoire
Nivelles, comme la plupart des vieilles cités de Wallonie et de Flandre, et aussi celles du nord de la France, posséda son "Carillon" dès le Moyen-Age; celui de Nivelles a gardé le souvenir de plusieurs cloches aux noms charmants de : Bechette, Nonette, Stillet, Gertrude etc...
Les plus anciennes mentions de cloches nivelloises remontent au 15e siècle et concernent une cloche de la Ville et une cloche de la Collégiale. Les Cloches de la Ville, qui sonnent l'heure, passeront sur la tourelle sud de la Collégiale (dite "Jean de Nivelles" depuis le 17e siècle à cause du jacquemart qui y est alors transféré).
La Collégiale est dotée au 16e siècle d'un carillon à clavier, qui sera renouvelé au 17e siècle, après l'incendie de 1641, puis démantelé à la Révolution française. Il fonctionnera jusqu'en 1859, lorsqu'un soir, le mardi gras de cette même année, un nouvel incendie, provoqué par la foudre, anéantit le clocher, détruisant cloches, horloge et carillon.
Ce n'est qu'en 1919 qu'un comité se constitua afin de rétablir l'œuvre détruite et, le 29 août 1926, Nivelles par des fêtes inoubliables, auxquelles assista S.M. le Roi Léopold III, alors Duc de Brabant, inaugura son nouveau carillon. Celui-ci, l'un des meilleurs du pays, comptait 43 cloches pesant ensemble 14.410 kilos; jusqu'en mai 1940; il agrémenta, de ses airs, la ville entière (Le carillonneur de l'époque était le regretté Léon Henry).
La conflagration de 1940-1945 mit fin à sa carrière par l'incendie de la flèche de la collégiale, victime des bombardements de l'ennemi (14 mai 1940). Pendant la guerre, les cloches sont cachées : on en dénombrera encore 41 en 1971, au moment d'entamer les travaux de restauration de l'avant-corps de la Collégiale.
Une fois les hostilités terminées et le pays libéré, il fallut procéder à la reconstruction de la ville, en grande partie détruite et ce n'est qu'au cours de ces dernières années que l'on envisagea la reconstruction d'un carillon à placer dans la tour "Romane" de la Collégiale.
C'est aujourd'hui chose faite et le 5 octobre 1980, les Nivellois entendirent à nouveau leur carillon. Le nouveau carillon
Le nouveau carillon totalise 49 cloches : 47, dont quatre de sonnerie, se trouvent dans le clocher, une dans la tourelle Jean de Nivelles pour sonner les heures, une, factice, au bout du marteau du jacquemart.
Le jeu complet s'étend en progression chromatique sur quatre octaves. Le bourdon (poids : 3.200kg; diamètre : 170 cm) s'appelle GERTRUDE. Il a été baptisé le 30 septembre 1979 par le doyen J. Lhoir, en présence de ses parrain et marraine, les échevins A. Triquet et M.-C. Henry de Generet. Je succède à Gertrude donnée en 1862 par les habitants de Nivelles. Sinistrée dans l'incendie de mai 1940 et fidèlement conservée dans la collégiale avec mes sœurs rescapées. Je chante le - Si - au poids de 3.200 kg. Fondue à Louvain en 1979 par J. Sergeys
Trois autres cloches portent un texte: l'une est dédiée aux architectes qui entreprirent la restauration de la Collégiale en 1938, E. Van Halen, M. Ladrière et S. Brigode. Sur l'autre, figurent les noms de tous ceux qui ont oeuvré depuis à la restauration de l'avant-corps. La troisième rend hommage à Léon Henry, carillonneur nivellois.
A la suite d'une adjudication restreinte, la Ville de Nivelles, maître de l'ouvrage, a passé commande du nouveau carillon, en février 1979, pour une somme totale de 6.588.540 F (montant couvert par les dommages de guerre), à la firme Sergeys de Louvain. Le nouveau carillon a été inauguré le dimanche 5 octobre 1980 à l'occasion du Tour sainte Gertrude par le maître-carillonneur de la Ville de Mons, Mme Van de Wiele.
Texte de Claudine Donnay-Rocmans |