Les géants et la ménagerie Imprimer

 

Le folklore nivellois peut s'enorgueillir d'avoir eu, plus tôt qu'aucune autre ville des anciens Pays-Bas, un géant processionnel humain. Son existence est prouvée dès avant 1367 et sans doute existait-il plus tôt.

 

Le géant nivellois s'est appelé successivement Goliath, Gholiath, Golyas, Golias. Le nom primitif de Goliath, attesté en 1457, prit assez tôt la forme de Golias relevée dès 1515 jusqu'en 1574, c'est-à-dire jusqu'au moment où les troubles politiques et religieux suspendirent momentanément beaucoup de solennités et coutumes communales.

 

L'Argayon - l'Argayonne et le LoloLorsque le géant revit le jour en 1584, on l'appela l'Agayon et l'Argayon pour la première fois en 1500.

L'ancienneté d'âge de l'Argayon contraste avec la tardivité de son mariage. Le géant nivellois qui suffisait seul à son bonheur et au plaisir du peuple, ne reçut une épouse qu'en 1645 : L'Argayonne. Le mariage fut heureux et, plus tard, un fils naquit : èl Lolô, à la physionomie pouparde et portant au cou sa légendaire tétine.

 

Comme beaucoup d'institutions vénérables, les géants de Nivelles n'échappèrent pas à la volonté réformatrice de Joseph II. Le 10 mai 1786, il défendit aux géants d'accompagner la procession, et le 26 mai de la même année, il les fit vendre à l'encan. La vente produisit 123 florins 2 sous.

 

L'Argayon, sa femme, son fils et le cheval-Godet reparurent aux fêtes nationales de 1806. On trouve trace d'une autre sortie en 1854 ; sortie néfaste d'ailleurs, au cours de laquelle le géant fit une chute dans la Thines. Cette mésaventure lui valut de rester enfermé jusqu'en 1878. Après 1878, nouvelle claustration jusqu'en 1888. Le 13 juillet 1890, ils assistent, habillés de neuf, à un grand cortège organisé à Bruxelles, à l'occasion du 25ème anniversaire de l'avènement du roi Léopold II. C'est au cours de ce cortège que l'Argayonne, en pleine rue, perdit la tête.

Nos géants ne rentrèrent à Nivelles que le 12 octobre mais leur retour fit l'objet d'une réception triomphale. On les vit aussi à Lille en 1892 et, après la première guerre mondiale, à Bruxelles, lors de l'Exposition Universelle de 1935.

 

La ménagerie - l'Aigle, le chameau, la licorne et le lion

L'aigle, la licorne, le lion, le dragon et le chameau avaient également été vendus en 1786. On envisagea de les reconstruire en 1889, puis en 1912. Finalement, seuls le lion, le dragon et le chameau furent reconstitués en 1926, soit 140 ans après leur disparition.

Les géants nivellois et leur ménagerie furent, eux aussi, victimes des bombardements allemands de mai 1940 et détruits.

 

Le Cheval Godet

Restaurés après la guerre d'après des croquis de Paul Collet datant de 1929, l'Argayon, l'Argayonne, le Lolô et le cheval-Godet firent leur première sortie à Nivelles le 21 mai 1950.

 

Le Cheval BayardLa reconstitution de la ménagerie fut assumée par l'Office du Tourisme. Le premier animal, la licorne, a pu sortir le 28 février 1982 ; le chameau a fait sa réapparition en 1983 et l'aigle en 1984. Suivirent enfin le dragon et le lion. Enfin le Cheval Bayard a pu renaître, après 400 ans, le 28 septembre 2001.

 

Notons que les géants nivellois ont beaucoup voyagé après la deuxième guerre mondiale. Retenons surtout que l'Argayonne a effectué en 1978 un long déplacement à Birmingham (Alabama, États-Unis) où, avec le géant d'Ypres, elle représentait les géants de Belgique à l'occasion d'une semaine belge organisée du 13 au 25 avril.

 

Aujourd'hui, l'Argayon, l'Argayonne, le Lolô, le cheval-Godet avec leur ménagerie, ne manquent jamais une occasion pour s'associer à la joie populaire, ne fut-ce qu'en faisant le tour de la Grand-Place. Et c'est avec plaisir que petits et grands contemplent leur silhouette chaque fois qu'ils participent à un cortège ou président à quelque joyeuse manifestation.

 

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