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Balade des célébrités du temps jadis Imprimer

Monuments et maisons d’illustres citoyens



Jean de NivellesAu départ de la collégiale, regardez le jaquemart, symbole de la ville. On l’appelle Jean de Nivelles, il mesure plus de 2 m et pèse 350 kg.

Jean de Nivelles sonne depuis des siècles  l’heure et la demi-heure. Certains disent qu’il fut offert par Charles le Téméraire. Sis sur la tourelle sud de la Collégiale Sainte-Gertrude, il est réalisé en laiton doré. C’est l’emblème de la ville. Les Nivellois l’ont baptisé  Djan-Djan, il personnifie l’esprit moqueur nivellois.  Situé au départ sur la maison communale, il a été baptisé Jean de Nivelles lors de son transfert sur la collégiale, en 1617.  Il remplace le guetteur qui du rempart, avertissait les habitants de la ville en cas d’incendie ou d’attaques de l’ennemi. On l’a associé à Jean de Nivelle, fils du duc de Montmorency, qui refusa de se battre contre ses amis, les Bourguignons, malgré les injonctions de son père.  La chanson populaire qui parle de Jean de Nivelle le traite, avec mépris, de chien.  On a donc fini par lui attribuer un chien.

Nivelles - Collégaile et PerronAu cours de la balade, vous rencontrerez d’autres statues de Jean de Nivelles. Au milieu du carrefour, appréciez la beauté de la Fontaine du Perron, de style gothique. Elle fut érigée, en 1523 par l’abbesse Adrienne de Moerbeke, pour recueillir les eaux de "la Clarisse" et servait en cas d’incendie. Sa  restauration est due à une dotation du baron Louis Seutin.
Empruntez la rue en face de la fontaine, vous êtes dans le quartier des brasseurs appelé aussi  le quartier St- Jacques, anciennement quartier des pèlerins du même nom.
Puis, dans la rue Ste-Gertrude, allez au n° 4, vous y verrez la maison jadis habitée par Hubert Kersan dont le monument funéraire (Renaissance italienne - polychrome) se trouve dans la collégiale.  Belle maison d’angle du 18e s. Construction en briques, percée de baies en pierre bleue. Ancien nom avant la Révolution française,  « Plats d’argent » (1556) et « Duc de Marlborough » (1719).

Humaniste et théologien, de la fin du 15ème et au début du 16ème siècle, traducteur d’Erasme, Hubert Kersan  incarne bien l’homme de son temps. Chanoine sous l’abbatiat de Marguerite Destourmel, il est à Nivelles, une des lumières de la Renaissance. Il soutient le renouveau  littéraire, scientifique et artistique  et  adhère aux idées humanistes qui révolutionnent cette époque.  Hubert Kersan est un des premiers à traduire, du latin en français,  les « Epîtres de st Paul » et « les Epîtres canoniques ». Selon l’article de J. S. van den Gheyn, dés leur parution, elles connaissent un franc succès.  Les éditions se multiplient  ainsi que les différentes versions, surtout en allemand et en flamand.   De 1517 à  1521, il traduit, du latin en français, la « Paraphrase d’Erasme ».

Nivelles - Vieux quartier - rue du CoqPrenez  la rue du Coq.  Cette rue prend le nom, en 1691, d’un habitant de la rue.  Elle vous montre l’aspect que devait avoir Nivelles, vers 1800. Certaines maisons sont en réalité plus anciennes.  Au bout de la rue du Coq, la rue Bayard. Dans la rue se trouvait l’anciennement grange du Bayard qui fut achetée par la ville en 1442. On y remisait le cheval qui accompagnait les géants.  Nivelles avait un géant avant 1367. Il est nommé actuellement l’Argayon et marié avec l’Argayonne.  Ils ont un fils El Lolo.
Montez la rue Bayard, au n°18, voyez une belle maison de maître de style Régence, datée de 1760. Au dessus de la rue, à la dernière maison à gauche, une pierre tombale coupée en morceaux a été utilisée comme  appuis de fenêtres. Au croisement, traversez la rue pour arriver à l’impasse de la Grosse pompe.  Vous avez, à votre droite,  l’ancienne Auberge des Trois Maillets (du 18ème s.) dont la base est de 1647. 
Prenez la rue à votre droite, la rue Marlet.  Au n° 16 se trouvait le 1er atelier de Laurent Delvaux, cette maison est datée par les ancres (1715) .  Allez sur le trottoir opposé remarquez les bords de la toiture relevés. Ceux-ci, appelés des oreilles, indiquent que la toiture était anciennement en chaumes, ils protégeaient  les chaumes du vent.  Au premier croisement, tournez à gauche dans la rue Louis Seutin.

Louis Seutin (Nivelles, 1793 - Bruxelles, 1862) débute en tant que médecin chirurgien dans la Garde impériale napoléonienne.  Après la bataille de Waterloo, de retour à Nivelles, il soigne, dans le couvent des Récollets, les combattants français (+ de 500) blessés et mutilés. Il sera l’un des fondateurs de l'Université libre de Bruxelles et de l'Académie royale de médecine, chirurgien en chef de l'hôpital Saint-Pierre, médecin du Roi Léopold Ier, sénateur du parti libéral et enfin médecin en chef de l’hôpital général de Nivelles. A sa mort, Louis Seutin légua des sommes importantes à l’hôpital et à l’école maternelle de Nivelles. Dans son testament, figurait une donation de 6.000 francs or destinée à la réfection de la fontaine-perron de la Grand-Place. Il légua son cœur à sa ville natale.

A 50m, vous pouvez voir sur votre droite « la tour Simone » dite aussi « la tour du Diable ». Cette tour faisait partie d’un rempart du 13e s.  Devant la tour, un chemin pavé est en réalité la courtine d’enceinte.
Faites demi-tour et tournez  à votre gauche, dans la deuxième partie, en escaliers de la rue Marlet, la deuxième partie est la seule de Nivelles qui n’a jamais changé de nom (celui d’un habitant de la rue).  Descendre l’escalier et  arrivez au pied de la rue, admirez à votre gauche la maison gothique dite « Le Flambeau » (1554).  Faites demi-tour et retournez vers la Grand’ place.
Sur le trottoir de droite, au n°21, ancien Hôtel de Rifflart d’Ittre du 17e s.  Occupé par Léopold-Adrien de Rifflart, comte d’Ittre qui reçu, en 1754, le titre de capitaine général des armées d’Espagne.

Léopold-Ignace (1659-1773) premier marquis de Rifflart, fut nommé Grand Bailli de Nivelles et du Brabant roman. En 1773, il fut intendant du duché de Brabant et de la province de Malines et devint marquis par lettre du roi Philippe V. Il eut 9 enfants dont: Florent de Rifflart, Premier ministre de l’Electeur Palatin; Léopold-Adrien, marquis de Rifflart, gouverneur de Morella, capitaine général des armées d’Espagne (1684-1755) et vice-roi du Royaume de Galice.

Nivelles - Palais de JusticeAu bout de la rue, nous voici sur la Grand’place. Longez le trottoir de gauche, vous êtes devant le palais de justice. Sur l’angle de droite, à mi-hauteur, la statue en pierre de Jean de Nivelles, œuvre de Julien Dillens (1849-1904). Le héros légendaire est habillé en guerrier médiéval ; à ses pieds, son chien irrespectueux lève la patte. Tournez à gauche, place Gabriel petit, vous remarquez la statue du ministre d’Etat J. de Burlet. Jacques de Lalaing (1858-1917) en est le sculpteur.

Jules-Philippe-Marie de Burlet (1844-1897) était un homme politique belge. Après des études de droit, il devint avocat à Nivelles où il s'était établit. Il fut bourgmestre de 1872 à 1891. Membre du Parti catholique, il représenta Nivelles à la Chambre des Représentants de Belgique à partir de 1884. Il fut ministre de l'Intérieur en 1891 puis devint sénateur en 1894. La même année, il devint Premier ministre de Belgique. Après avoir quitté cette fonction en 1896, il fut nommé ministre d'État et servit comme ambassadeur au Portugal, de 1896 à 1897.

De l’angle du palais de justice, regardant  vers la statue, vous prenez la 2e rue à droite et vous arrivez au Musée communal. Une halte s’impose.  Il regorge de trésors : notamment des œuvres de Laurent Delvaux au 1er étage … et exceptionnellement trois vitrines concernant de grandes figures de Nivelles : Marie d'Oignies, Marguerite de Haynin, Louis Seutin et Laurent Delvaux.
Au sortir du Musée, prenez la petite rue piétonne, rue de Bruxelles. Aux  n° 5-7, vestiges de l’ancienne Hostellerie du cygne, messagerie du maître de poste Pierre Rase. Une pierre bleue, millésimée à la clé de la porte cochère « MA Godefroid/V DVSRP : Rase/1796 ».
Vous vous dirigez à gauche, rue du Pont Gotissart  et tournez directement à droite, rue Messager d’Anvers.

Les messageries de Nivelles existaient au 18ème s. à destination de Bruxelles, Louvain, Namur, Liège, Mons, Braine-le-Comte, Soignies, Ath, Enghien, Tournai, Anvers.  La ville d’Anvers était un contact commercial important. La première diligence partant de Nivelles desservit Bruxelles, le 1er décembre 1772. Pierre-Jacques Rase et Dominique Solet avaient eu la concession de transport des voyageurs au prix de 28 sols par personne.  Le carrosse devait contenir quatre places et avoir un attelage de 2 chevaux au moins. Le 15 Juin 1815, jour de la bataille de Waterloo, le prince d’Orange, dépêcha François Rase, fils de Pierre, pour annoncer au duc de Wellington, l’entrée des troupes françaises à Charleroi.

Regardez  à votre droite, rue du Messager d’Anvers,  la  fontaine.  Anciennement implantée au Béguinage, puis transférée au musée, la fontaine a trouvé sa place dans cette petite rue. Continuez votre chemin, traversez la rue de Namur, poursuivez tout droit.  Dans la rue de l’Evêché, arrivé au dessus de la rue, sur la placette, vous trouvez une stèle en hommage de Georges Williame.

Né à Nivelles en 1863. Il entre au ministère de l’intérieur en 1881 où il terminera comme directeur général. Il fut l’historiographe de sa ville, défenseur du patois et de la Wallonie en tant que région à part entière.  Il est connu surtout comme auteur dramatique et poète et comme co-fondateur du journal « L’Aclot » et de la revue « Wallonia ».

Traversez le square, au n°18, rue Saint-Georges,  contemplez l’ancien Hôtel de Biourge.

En 1787, Joseph Biourge, licencié en droit, cumulait les fonctions de greffier du Grand Baillage du Roman Pays de Brabant, de la Haute cour du Lothier et de la mairie de Nivelles et surtout, il  faisait fonction de Chef-mayeur de Nivelles.  C’est vaste demeure à deux niveaux  du 17e s. ainsi qu'en témoignent le soubassement en grès (régulièrement appareillé) et l'angle écorné de la rue Al'Gaille. La façade de sept travées fut remontée à la fin du 18e s. 

Au  n° 14,  observez la Maison des Lombards, des 14e et 15e  s. Maison de quatre travées et deux niveaux, en briques, grès et pierre bleue, datée de 1575 par les ancres.

Respectant les règlements d’urbanisme nivellois, imposant deux étages voire deux et ½, cette bâtisse imposante possède une porte cochère, en pierre bleue, et un magnifique escalier. Les usuriers, au Moyen Age, étaient souvent des Lombards. Ils remplaçaient les Juifs chassés en 1369.  On se rendait chez eux afin de s’accorder sur la durée et la somme engagée pour le prêt.  Méprisés par la population, l’Eglise leur refusait parfois la sépulture chrétienne.

Plaque commémorative de Maurice ScutenairePoursuivez sur le même trottoir, tournez à droite et puis tournez à gauche, dans la rue de Charleroi. Tout de suite, à gauche, vous avez une plaque commémorative en souvenir de Maurice Scutenaire.

Le 3 septembre 1944,  au matin,  c’est la déroute parmi les troupes allemandes. A 9h30, les partisans passent  à l’action aux endroits dits stratégiques.  Un groupe est installé, en tirailleur, au bas de la rue de Charleroi.  La réplique allemande est brutale. Posté à une fenêtre du grenier de sa maison, Maurice Scutenaire, résistant, est atteint de trois balles ennemies. Il décède ; il a 20 ans.

En Face, au n°2,  vous pouvez voir l’Ancien Hôtel de Wargny. Demeure à deux niveaux dont le gros œuvre ancien disparaît sous une façade classique tardive, des années 1810. Celle-ci, enduite et peinte, pose sur un soubassement de pierre bleue.

François-Charles Augustin de Wargny, de la  branche cadette des Wargny, représentant de celle-ci à la fin de l’Ancien Régime, habitait à Nivelles et y avait des biens rue de Charleroi.  Il  a laissé un manuel et des notes relatives au régiment des dragons d'Arberg dont il était officier. Il eut beaucoup d'enfants de sa première femme Marie Françoise de Walter. I1 se remaria avec Marie Caroline Bard, fille de l'échevin montois Charles Antoine et de Marie Adrienne Marcq, aussi propriétaire de nombreux biens à Nivelles et environs.

A côté, au n°4, remarquez la croix de Malte à gauche du portail. Vous êtes à l’ancien refuge des chevaliers de l’Ordre de Malte, dit de Chantraine (1780). Hôtel particulier à deux niveaux, d’allure Louis XVI (fin du 18e s). Les appuis de fenêtres sont ornés de rosettes placées dans des  losanges. Vers 1135, les Templiers s’installent sur les 530 hectares, leur concédés,  à Vaillampont (Thines). L’ordre ne l’a jamais occupé.
Au n° 6,  petite maison qui fut la première école de Nivelles, fondée par Isabelle et Fr. Desfosse, en 1651.
Au bout de la rue, tournez à droite. Au n°18, maison d’angle composée d'une tour-colombier, du 17e s., et d'une grande bâtisse, à deux niveaux, en L.  Elle est désignée sous le nom de la « Maison du Bailly ».

Le bailli est un officier remplissant des fonctions judiciaires, militaires et financières, au nom de son seigneur. Ici l’abbesse de Nivelles. Cette demeure est aussi appelée maison Dept,  du nom des derniers baillis de Nivelles. Elle appartenait, au 17e s., au marquis de  Rifflart nommé Grand Bailli de Nivelles et du Roman Pays. Elle fut vendue à la famille Dept, au début du 18e s.

Eglise Sts Jean et Nicolas ou Récollets à NivellesUn peu plus loin, se trouve l’Eglise Saints-Jean-et-Nicolas, ancien Couvent des Récollets.  Admirez la baie vitrée avec ses remplages flamboyants.
Arrivez au carrefour, tournez à gauche. Vous êtes à l’Esplanade du Souvenir. La ville de Nivelles récupéra, suite au démantèlement du Mont des Arts à Bruxelles, une fontaine représentant deux otaries et deux dragons (les dragons manquent). Ces œuvres ont été sculptées par Godefroid Devroese et Julien Dillens. La fontaine fut installée au-dessus de l’ancienne glacière et devant le Monument aux Morts.  
Revenez vers la rue de Charleroi, traversez cette rue, puis, au passage piétonnier, traversez.
A votre gauche, une superbe statue de Jean de Nivelles (2006) sculptée sous la direction de jean Delcourt, réalisée par des  jeunes de la région et deux Burkinabe.

Tournez autour de la statue et prenez, à votre droite, la rue de la Religion. Au n°10, une belle bâtisse, l’hôtel Taye de Wemmel.

Dès le 17e s., la famille Taye de Wemmel possède des propriétés à Nivelles. Philippe-François-Joseph Taye, marquis de Wemmel, occupe l’immeuble au 18e s. En 1800, l’hôtel est vendu. Il fut entre autre caserne de gendarmerie. Les écuries étaient situées à la droite du logis, sous la colonnade. Les auges bordent  la cour pavée. L’immeuble est restauré en 1968 et classé en 1982.

Descendez la rue, au bout, tournez à gauche. Au n°6, belle maison de maître néo-classique. Au n°4, ancienne maison (18e s.). La maison de la famille Plon (éditions).

Emmanuel-Henri-Joseph Plon (1742-1832) a été formé à la typographie par son père. Il va répondre, en 1773, aux sollicitations de Nivelles à la fois comme libraire et comme imprimeur. Il est fin prêt au début de l'année 1774. En 1804, la petitesse de la librairie-imprimerie et les perspectives très restreintes d'expansion économique amenèrent son fils Henri à gagner Paris. Il y fit carrière d'imprimeur. Son fils Philippe parvenant à y imposer (rue Garancière, 8)  la maison d'édition qu'on y connaît encore comme une des plus actives et renommées. Ceci, même si seul demeure le nom inscrit en façade.

Au carrefour, traversez dans la petite rue coquerne, au bout de la rue virez à droite, vous êtes rue des Brasseurs.  Dans cette rue, à droite comme à gauche, étaient près d’une dizaine de brasseries.
Tournez dans la première rue à gauche. Admirez, au n°14, la belle maison, dite «Sainte-Gertrude», intégralement en pierre bleue. Découvrez toutes une série de marques de tailleurs de pierres.  Sous la corniche, des chiffres en dorure, elle est millésimée de 1566. Continuez tout droit, vous êtes de retour sur la Grand’Place.

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